Le chant grégorien

Comme l'a encore rappelé le Concile Vatican II, "l'Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c'est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d'ailleurs, doit occuper la première place ". 
 
Son origine remonte aux premiers siècles de l'ère chrétienne. Les mélodies se développeront rapidement entre le Vème et le VIIème siècle, mais c'est au VIIIème siècle que le chant grégorien arrive à son apogée. Diverses traditions locales du chant liturgique étaient apparues en Europe (chant gallican, chant romain, chant hispanique, chant Ambroisien etc.), mais c'est au huitième siècle qu'apparaît le chant grégorien proprement dit qui résulte d'une "hybridation" entre le chant gallican (chant de Gaule) et le chant de Rome lorsque le roi Pépin le Bref décide d'introduire la liturgie romaine dans son royaume. Les textes romains ont été importés en Gaule, mais les musiques qui les accompagnaient ont été quelque peu transformées par les chants gallicans. 

Le chant grégorien est par essence un chant pour la liturgie. Le répertoire se divise en deux grandes catégories : le chant de l'office et le chant de la messe. Dans les abbayes, l'office est célébré plusieurs fois par jour. Il comporte le chant des psaumes, des hymnes, des répons et des cantiques. C'est un répertoire très riche. A côté de cela, un autre répertoire a été développé pour l'eucharistie. Les chants de l'eucharistie comportent ce qu'on appelle l'ordinaire (Kyrie, Gloria, Sanctus et Agnus Dei) et le "propre" qui est différent chaque jour. Tous les textes du chant grégorien authentique sont issus de la Bible. 

Ce ne sera toutefois pas toujours le cas du chant grégorien composé ultérieurement. Ainsi les textes des hymnes et des séquences - du XIème au XVème siècle - ne sont jamais scripturaires.

Avec l'apparition de la polyphonie, le chant grégorien connaîtra un déclin progressif : la musique d'église se diversifie et le grégorien lui-même s'appauvrit. 

Il faudra attendre la première moitié du XIXème siècle pour assister à la "restauration" du chant grégorien sous l'impulsion de Dom Guéranger, qui rétablit la vie monastique à Solesmes. Conscient de l'importance primordiale du chant dans la liturgie, il chargea ses moines de rechercher dans les anciens manuscrits les mélodies authentiques. Ce travail de recherche des mélodies authentiques se poursuit encore aujourd'hui grâce à de nombreux chercheurs qui scrutent les anciens manuscrits. 
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